La dermatose nodulaire est apparue dans les élevages au mois de juin dernier. Cette maladie est non-transmissible à l’homme et affecte seulement les bovins, leur infligeant des nodules sur la peau, de la fièvre, une baisse de la production laitière et, dans les cas les plus graves, la mort. La maladie s’est brutalement diffusée au mois de décembre ; aujourd’hui, 110 foyers sont identifiés, répartis dans neuf départements.
En vertu de la réglementation européenne, lorsqu’un cas est identifié, tout le troupeau est abattu. Cette mesure est inutilement cruelle et irrespectueuse de la vie comme du métier d’éleveur ; elle suscite donc une forte mobilisation dans le monde agricole. Ainsi, le 11 décembre, plus de 600 paysan·nes d’Ariège et du grand quart sud-ouest se mobilisaient pour bloquer l’abattage d’un troupeau de 208 vaches. Aujourd’hui, ils appellent à bloquer l’abattage total partout où il a lieu.
La situation est d’autant plus absurde qu’un vaccin existe. Depuis le mois de novembre, les agriculteurs demandent l’élargissement de la vaccination pour l’Ariège, l’Aude et les Pyrénées-Orientales. Le gouvernement, soutenu par les dirigeants nationaux de la FNSEA, refuse cette issue, malgré un protocole sanitaire (surveillance renforcée, vaccination élargie et abattage ciblé) construit par l’ensemble des syndicats agricoles locaux d’Ariège et par les chambres d’agriculture d’Ariège et de Haute-Garonne.
L’ordre des vétérinaires est allé dans le sens du gouvernement, en explicitant ses motifs : l’objectif est d’éviter la vaccination généralisée pour ne pas « bloquer les flux des animaux pour l’export ». Voilà la vérité : en changeant de protocole, l’agro-industrie française perdrait le statut « indemne » et serait déstabilisée sur le marché international. À nouveau, les grands capitalistes tournés vers l’export prennent le secteur en otage !
Cette situation est insupportable et aggrave la crise des métiers agricoles, au moment même où il est nécessaire d’installer des milliers, des dizaines de milliers de paysan·nes.
Soutien aux paysan·nes mobilisé·es !
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