Cela fait maintenant deux ans que la question palestinienne est au centre des consciences et de la politisation des peuples du monde. Hier, Emmanuel Macron a annoncé depuis l’ONU que la France reconnaissait l’État de Palestine. Ce geste, repoussé depuis 14 ans, n’a été rendu possible que grâce à la pression croissante des mouvements populaires et aux mobilisations citoyennes exigeant que la France prenne enfin position face aux massacres et à la colonisation israéliens à Gaza.
Le même jour, malgré les menaces du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et le risque de sanctions administratives, des dizaines de maires de gauche, notamment communistes, ont hissé le drapeau palestinien sur le fronton de leur mairie, affirmant ainsi leur solidarité avec le peuple palestinien.
Mais cette reconnaissance n’est rien sans mesures concrètes : La rupture de tous les accords économiques et militaires qui alimentent le génocide. Si Macron voulait réellement soutenir le peuple palestinien, il commencerait par tenir son ministre de l’Intérieur, qui envoie sa police contre les mobilisations pour la Palestine et passe son temps sur les plateaux télé à menacer les maires qui luttent contre le génocide.
Pire encore, Macron se moque du monde : d’une main, il reconnaît la Palestine, et de l’autre, il continue d’armer les massacres en vendant des armes à Israël. Un jour, il déclare la reconnaissance de l’État de Palestine et le lendemain, il assure qu’« Israël aura son mot à dire sur la composition de tous les membres de l’autorité palestinienne de transition à Gaza ». En 2025, l’autodétermination des peuples signifie : « choisissez votre gouvernement… mais seulement avec l’aval de votre bourreau ». Voilà la démocratie version Macron.
Nous ne connaissons que trop bien sa politique : défendre les idéaux libéraux d’un côté, et mener une politique autoritaire de l’autre. La question se pose donc : en quoi la reconnaissance de l’État palestinien par Emmanuel Macron fait-elle, à elle seule, avancer l’histoire ? En rien. Nous n’attendons rien de celui qui a, depuis 2 ans, armé et légitimé le droit d’Israël à commettre un génocide à Gaza.
Heureusement, les peuples du monde prennent ce combat en main, à bras-le-corps et parfois au prix de leur vie – à l’instar des citoyens courageux, militant·es, syndicalistes, député·es et de toutes les personnes mobilisées autour des flottilles humanitaires qui se dirigent vers Gaza. Voilà celles et ceux qui ne se contentent pas de symboles : ils agissent concrètement pour soutenir le peuple palestinien et briser le blocus. Ce sont ses hommes, ces femmes qui ont été lâchement attaquées et intimidées en mer hier par Israël. Que fait Macron pour protéger les ressortissants français sur les bateaux ? Clamer de grands mots devant l’ONU et baisser les yeux face aux attaques d’Israël contre ses propres citoyens, voilà une belle illustration de la lâcheté et de la faiblesse de ce gouvernement.
Ainsi, il ne suffit plus de regarder ou de se contenter de symboles volés : il est urgent de s’investir pleinement pour soutenir le peuple palestinien, rompre tous les accords économiques et militaires avec Israël, exiger la fin du blocus et des violences, et contraindre les États complices à agir réellement. Les moyens d’action existent : blocage des usines qui fournissent des armes en Israël, manifestations et actions contre les entreprises qui soutiennent le génocide.
D’autres peuples nous montrent la voie : en Italie, plus de 65 villes ont répondu à l’appel à la grève générale et aux manifestations contre le génocide des Palestiniens, avec ports, écoles et universités bloqués, et des dizaines de milliers de personnes dans les rues. Même au Vatican, des employés ont rejoint le mouvement. Ces mobilisations prouvent que la solidarité avec la Palestine peut faire trembler des gouvernements, qu’elle peut bloquer une économie et ouvrir une brèche pour faire vaciller l’ordre établi.
Partout en France, des manifestations sont organisées en soutien aux flottilles et au peuple palestinien. Nous devons en être !
Image d’illustration : Photographie par Alfo Medeiros (Creative Commons)