Tout au long de la campagne électorale, l’extrême-droite et les candidats libéraux ont prospéré sur fond de l’abstention des classes populaires. Ces familles politiques, en effet, ne sont jamais aussi puissantes que lorsque le peuple est réduit au silence, comme c’est souvent le cas lors des élections européennes. La campagne de solidarité avec Gaza portée – notamment – par Rima Hassan a fait reculer ce désintérêt, mais de toute évidence, cela n’a pas suffi. Aujourd’hui, le Rassemblement National l’emporte largement, et avec lui, les conceptions racistes et réactionnaires qu’il promeut. La gauche, arrivée en tête du premier tour des élections législatives le 12 juin 2022, le serait encore si elle était partie unie. La différence entre les deux élections n’est un mystère pour personne : dans un cas, elle s’est présentée sous les couleurs de la NUPES, et dans le second, sans.
À présent, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée Nationale. Lui qui n’avait rien voulu céder face aux millions de salariés en grève contre la réforme des retraites, s’agenouille aujourd’hui devant Jordan Bardella. Organiser des élections législatives en plein ressac réactionnaire, en trois semaines, à la fin du mois de juin : à nouveau, il sert de marchepied au Rassemblement National.
Pour ce qui nous concerne, nos responsabilités sont claires : faire appel aux classes populaires pour faire face et l’emporter.
Il faut lancer l’acte 2 de la NUPES dont il a tant été question lors du mouvement contre la réforme des retraites. Son programme partagé est toujours là, et il n’a rien perdu de son actualité. De même, les groupes parlementaires composant la NUPES n’ont jamais cessé de travailler ensemble et de se coordonner, comme l’a notamment montré l’initiative de soutien au peuple palestinien du 4 juin dernier, où les député·es de gauche ont choisi, ensemble, de s’habiller aux couleurs du peuple palestinien. La seule chose à faire est de proposer immédiatement une date de réunion entre ses membres. À partir de là, il sera possible de l’élargir à toutes les forces politiques, sociales, citoyennes qui le souhaitent.
Plus important encore, après le coup de massue de la réforme des retraites, les luttes sont reparties de l’avant dans notre pays, qu’il s’agisse des mobilisations de la jeunesse et des étudiants en faveur du peuple palestinien, de la contestation en Nouvelle Calédonie/Kanaky, ou des nombreux mouvements de grève qui ont éclaté dans les entreprises à l’occasion des négociations annuelles obligatoires (et dans les services publics à l’occasion des Jeux Olympiques). L’unité politique est le prolongement naturel de ces combats, comme l’ont récemment souligné les militant·es de la LDH réuni·es en Congrès, ou Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, dans ses différentes prises de parole.
Nous en serons !