Par Hadrien Bortot.
La fondacio Neus Catala et Transform organisaient samedi 28 septembre une rencontre européenne sur la question de l’extrême droite dans le cadre de la Festa Realitat. Nous y étions avec Nos Révolution pour évoquer la situation française.
Ce n’est pas un hasard si cette rencontre s’est tenue à Barcelone, cette ville rebelle marquée jusque dans sa chair par l’histoire antifasciste. Il est sûrement plus que jamais nécessaire de s’inspirer de l’esprit de résistance qui imprègne Barcelone et la Catalogne.
En France comme en Espagne, l’ascension de l’extrême droite semble irrésistible. En France le Rassemblement National ne cesse de renforcer son emprise électorale, tandis qu’en Espagne, Vox s’est imposé comme une force incontournable du paysage politique, menaçant des décennies de progrès social.
Ce phénomène dépasse largement les frontières de la France et de l’Espagne. Partout en Europe, l’extrême droite progresse. En Italie, la présidence de Giorgia Meloni incarne une droite dure et conservatrice ; en Hongrie et en Pologne, des régimes illibéraux fragilisent les fondements mêmes de la démocratie.
La montée de ces forces n’est pas une série d’événements isolés, mais le signe d’un basculement global qui traverse tout le continent. Chaque État est confronté à une version locale de cette menace, mais les dynamiques qui l’alimentent sont européennes, voire mondiales. Inégalités économiques, insécurité sociale, crise des systèmes démocratiques : ces réalités sont communes à tous les pays européens et offrent un terreau fertile à l’extrême droite.
Les discussions à Barcelone ont souligné une chose claire : la lutte contre l’extrême droite ne peut plus se penser à l’échelle nationale seulement. Face à une droite radicale qui se structure en réseaux transnationaux, il est urgent de développer une réponse tout aussi collective. Lutter contre l’extrême droite en France, en Espagne ou ailleurs nécessite une coordination à l’échelle européenne.
Si nous voulons contrer la montée de ces mouvements, nous devons construire une lecture commune des causes profondes qui sous-tendent le vote d’extrême droite. Nous devons aussi nous intéresser aux pratiques, à la manière dont l’extrême droite cible des communautés ou des groupes sociaux, pour attaquer nos droits. C’est singulièrement le cas en Espagne autour de la dénonciation des féministes.
La montée de l’extrême droite en Europe n’est pas simplement un accident de l’histoire. Elle s’enracine dans des systèmes globaux d’exploitation et de domination, qui touchent l’ensemble des travailleurs et des classes populaires. Celles et ceux qui se perdent, à gauche, dans des discours aux accents nationalistes ne font que donner du carburant à cette machine infernale qui pourrait faire basculer le continent vers le pire.
Nos Révolutions, fidèle à sa mission d’explorer le communisme et les mouvements sociaux, continuera de documenter et d’analyser ces enjeux. Face à une menace qui ne cesse de croître en Europe, seule une solidarité transnationale et une résistance collective permettront de défendre nos idéaux de justice et de liberté.
L’intervention de Nos Révolutions lors de cet événement a été traduite en catalan, et publiée sur le site de la Festa Realitat.
Image d’illustration : Photographie de l’événement par Hadrien Bortot