Cet article du 30 octobre 2025 is excerpted from Patrick Le Hyaric’s weekly letter. Click here to subscribe to it.
Jour effrayant ! Lugubre jour ! Ceux qui, de bonne foi, ne voulaient pas y croire ne seront pas rassurés. Les coupleurs des wagons du macronisme déclinant, des droites expirantes avec l’extrême droite de plus en plus sûre d’elle viennent d’entacher salement la République, le gaullisme et les progressismes anticolonialistes.
Le coup vient de loin. La fusion était bien préparée. Édouard Philippe avait lancé sa campagne présidentielle dans un entretien au magazine l’Express le 6 juin 2023 en réclamant la dénonciation de l’accord de 1968 avec L’Algérie. Un accord franco-algérien, tenant compte d’une terrible histoire. Il offre aux Algériens des clauses spécifiques en matière de circulation, d’immigration et de séjour. M. Retailleau a bruyamment soutenu ce projet. Mais aussi les premiers ministres Gabriel Attal et François Bayrou. Voilà une proposition qui vient de faire une triste ronde : la reprise d’une proposition de l’extrême droite que les droites ont fait mariner jusqu’au jour où la même extrême droite la propose au vote dans le cadre de son droit de présenter des textes à l’Assemblée nationale. (Niche parlementaire). C’était ce jour où les wagons se sont rattachés, pour concrétiser le test de l’union des droites et des extrêmes droites. Jour funeste, car, à valider les thèses de l’extrême droite, les forces du bloc bourgeois donnent au RN/FN l’élan qui lui manque pour franchir le Rubicon. Le grand capital fait durement travailler les poutres des droites pour que tout penche vers la fin des lumières et du progressisme politique. Ne fallait-il pas trouver le moyen d’effacer les enjeux de justice fiscale et sociale au profit du retour du racisme ? Se nourrissant de plus en plus du lait caillé du trumpisme , ils viennent ensemble de voter une résolution de l’extrême droite qui viole le droit international selon de nombreux juristes. Attention ! Car d’autres sujets macèrent ainsi dans le marigot du pire.
Face à cela, amis démocrates, progressistes et écologistes, camarades socialistes ; communistes, insoumis et toutes celles et ceux qui placent quelque espoir dans la gauche, il n’y a qu’un seul mot d’ordre : unité. Unité pour opposer une puissante réaction à la réaction. Unité de combat et de recherche de perspectives pour empêcher le monstre de s’installer.
Image d’illustration : drapeau de l’Algérie, photo prise le 1er janvier 2009 par Maina Marjany (CC BY-SA 2.0)
