ÉDITO. Gouvernement Lecornu : c’est au peuple d’exercer le pouvoir


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Ce mercredi 17 septembre, presque tous les partis d’opposition ont répondu à l’invitation du nouveau Premier ministre de Macron, Sébastien Lecornu, pensant pouvoir négocier la composition et la stratégie du prochain gouvernement. Seule la France insoumise a refusé de se prêter à ces tractations, renvoyant à l’illégitimité démocratique de Lecornu, alors que le mouvement social Bloquons tout se structure pour « dégager » Macron. Au final, le PCF, EELV – et peut-être même le PS – devraient bientôt rejoindre LFI dans la censure de cet énième avatar du macronisme.

Cela fait longtemps que la bourgeoisie a perdu toute crédibilité quant à sa capacité à organiser la société. Pour le masquer, elle est prête à provoquer chaos économiques, guerres et désordres sociaux. En France les deux mandats de Macron, faits de politiques antisociales et liberticides, ont permis aux 500 plus grandes fortunes françaises de multiplier leurs richesses par deux. Pendant ce temps, les services publics s’écroulent, des milliers d’enfants dorment dans la rue, la crise environnementale s’aggrave. Qu’y aurait-il à négocier avec les responsables de ces horreurs ?

Le fait que Macron ait nommé l’un de ses fidèles, ministre depuis 2022 et réactionnaire notoire, au beau milieu d’une mobilisation populaire appelant à sa destitution, est une preuve supplémentaire qu’il ne consentira jamais à aucun compromis avec le mouvement social. Tant que Macron sera aux commandes, ses gouvernements continueront à appliquer la même politique sans se soucier des bavardages institutionnels.

Comme l’ont compris les manifestant·es du 10 septembre, seule une majorité populaire décidée à le chasser du pouvoir pour l’exercer elle-même pourra mettre fin au macronisme. En tout cas, l’idée qu’il faut désormais chasser Macron est largement partagée dans le pays, bien au-delà des centaines de milliers de gens mobilisé·es le 10 septembre. Pour ce qui est de l’idée selon laquelle c’est au peuple de gouverner directement le pays, l’idée est là mais doit encore germer dans les têtes. 

Le peuple aux commandes : c’est aussi le défi posé aux organisations de la gauche radicale. Comment laisser grandir la mobilisation populaire, sans l’étouffer par des pratiques d’organisation autoritaires ou des réflexes délégataires ? La déroute du Nouveau Front Populaire l’a bien montré : c’est parce que la mobilisation qui l’a rendu possible s’est essoufflée aussitôt après sa constitution que le NFP a perdu prise avec les masses, et donc avec la force d’entraînement de ses éléments les plus radicaux. En délégant aux chefs de partis la responsabilité de donner suite au programme du NFP victorieux dans les urnes, nous avons acté sa défaite à brève échéance.

Face à un tel défi, et dans un tel contexte où l’avenir de la mobilisation est incertain, aller discuter avec Lecornu ne sert pas son renforcement. Comme Barnier, comme Bayrou, Lecornu ne fera jamais que du Macron. Comme Barnier, comme Bayrou, il faut le balayer au plus vite. C’est la condition pour mériter la confiance du peuple mobilisé. Soyons au rendez-vous dans les assemblées générales, dans les manifs et les blocages, sur les piquets de grève et dans toutes les initiatives organisées à travers la France, les 18 et 21 septembre, jusqu’à la victoire !


Image d’illustration : Photographie du 10 septembre 2025 – Nos Révolutions

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