« Die Linke est de retour » : discours du 9 mai 2025 par Heidi Reichinnek et Ines Schwerdtner


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Il y a quelques semaines, suite au retour en scène de Die Linke dans les élections allemandes (avec 8,8% des voix et 64 sièges au Bundestag), Nos Révolutions publiait l’interview de Janis Ehling, numéro 2 du parti. Aujourd’hui, nous proposons la traduction in extenso des discours de Heidi Reichinnek, présidente du groupe parlementaire, et d’Ines Schwerdtner, présidente de Die Linke, prononcés lors du congrès du parti le 9 mai 2025 à Chemnitz.

Traduction par Odile Planson, doctorante en civilisation allemande et militante au PCF.

Heidi Reichinnek : « Il faut au moins un parti qui se tienne sans compromis aux côtés de celles et ceux qui luttent au quotidien pour s’en sortir »

« Chères et chers camarades,

Die Linke est de retour. C’est grâce à vous. Nous avons accompli ce que plus personne ne croyait possible. Nous avons un groupe parlementaire solide au Bundestag. Nous avons plus de 112 000 membres et nous changeons ce pays pour le meilleur. Chaque jour, pas à pas, jamais seuls, toujours ensemble. Et même si je répète ce que Jan (van Aken, ndt1) a déjà dit, je veux simplement vous dire merci. À chacune et chacun d’entre vous. Et je vous demande de transmettre ce message dans vos sections locales, vos groupes de base, partout où vous êtes engagés. Merci de ne jamais avoir abandonné. Merci pour chaque affiche, chaque stand d’information, chaque permanence, chaque mandat local, chaque réunion publique. Tout ce que vous avez organisé a fait la différence. C’est cela qui nous a permis d’en arriver là. Et franchement, c’est vraiment, vraiment génial.

Oui, parfois, on perd ensemble. Mais on gagne aussi ensemble. Et ça fait un bien fou d’avoir enfin gagné de nouveau. Et nous avons réussi à le faire au Bundestag. Alors pourquoi ne réussirions-nous pas cette année en Rhénanie-du-Nord-Westphalie le meilleur résultat de notre histoire aux élections locales ? Pourquoi ne réussirions-nous pas aussi l’année prochaine en Bavière, en Hesse et en Basse-Saxe ? Pourquoi ne réussirions-nous pas à avoir pour la première fois un groupe parlementaire dans les Länder de Rhénanie-Palatinat et de Bade-Wurtemberg ? Et pourquoi ne retrouverions-nous pas notre ancrage historique en Saxe-Anhalt et en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale ?

Évidemment, vous voyez bien qu’il y aura énormément de travail pour nous tous l’année prochaine. Nous avons été la première force à Berlin lors des législatives. Pourquoi ne pourrions-nous pas l’être à nouveau aux élections à la Chambre des députés de Berlin ? Pour la première fois, faire élire un maire Die Linke à Berlin : voilà un objectif !

Et maintenant on me demande tout le temps : « Madame Reichinnek, comment Die Linke a-t-elle réussi cela ? » Eh bien, grâce à vous. Parce que nous menons les luttes ensemble. Parce que nous ne faisons pas que parler, mais surtout, nous écoutons et nous aidons concrètement. Parce que nous tenons les promesses que nous faisons. Et ça, en politique, c’est exceptionnel. Parce que nous ne sommes pas achetables. Parce que nous luttons sans compromis pour ce en quoi nous croyons : une société fondée sur la justice sociale et la solidarité. Peu importe la force des vents réactionnaires. Et ils soufflent de plus en plus fort.

L’année dernière, ils nous ont encore méprisé, se sont réjouis que Die Linke soit à terre. Mais aujourd’hui ? Aujourd’hui, ils ont peur. Tous ces super-riches, ces machos, ces réactionnaires, ces patrons, et la presse de Springer2 : ils tremblent. Regardez ce qu’ils écrivent sur nous : « Die Linke veut abolir le capitalisme ». Bon, quelqu’un parmi vous a dû dire ça, je ne dirais jamais une chose pareille… ou peut-être que si !

Mais sérieusement : oui, nous voulons abolir un système économique dans lequel les riches deviennent toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres. Un système dans lequel les retraités collectent des bouteilles consignées et où les enfants vont à l’école le ventre vide. Où les chômeurs sont harcelés, où les gens sont de plus en plus exploités. Un système où l’on perd des proches trop tôt parce que les hôpitaux doivent faire du profit, où l’inclusion, malheureusement, n’est pas rentable, et où des gens sont ainsi exclus de la société. Oui, nous voulons abolir un tel système. Car, peu importe ce que prétendent les conservateurs, les néolibéraux ou l’extrême droite : un tel système n’a rien à voir avec la démocratie.

Et si c’est radical d’exiger que tout le monde ait ce qu’il faut pour vivre, si c’est radical de revendiquer des droits et libertés pour toutes et tous, et que personne ne soit exclu ou pris pour cible, alors oui, nous sommes radicaux. Parce qu’il le faut, aujourd’hui. Ceux qui, contre toute évidence, continuent de dire dans les talk-shows que l’ennemi de la caissière, c’est le voisin qui touche le RSA, eux, ils mettent la démocratie en danger. Ceux qui propagent la haine contre les personnes réfugiées, les chômeurs, les personnes queer pour détourner l’attention de leurs propres magouilles : eux aussi mettent la démocratie en danger. Et ceux qui montent les gens les uns contre les autres pour mieux exploiter la majorité au profit de leur richesse indécente, eux aussi, ils menacent la démocratie.

Mais une chose est certaine : dans cette société, la majorité des gens partagent un même destin. Ils se tuent à la tâche et ne reçoivent pas le minimum pour vivre dignement. Voilà pourquoi nous disons : nous ne nous laisserons pas diviser. Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous sépare. Nous avons le pouvoir de changer les choses en posant ensemble les questions de la propriété et de la répartition. Et c’est exactement cela qui fait peur là-haut, dans les conseils d’administration. Parce qu’ils savent que si nous nous unissons, rien ne pourra nous arrêter. Alors faisons-le, et qu’ils apprennent enfin à avoir peur.

Peut-être vous souvenez-vous que Friedrich Merz avait dit avant les élections : « La gauche, c’est fini. » Ce type s’est souvent trompé. Il pensait aussi devenir chancelier dès le premier coup3. Mais sa plus grosse erreur, c’était ça. Parce que la gauche n’est pas finie. La gauche, c’est l’avenir. Et oui, nos sondages le montrent. Mais surtout, ce lamentable contrat de coalition fondé sur l’aveuglement et le mépris social le prouve aussi. Et les discussions quotidiennes que nous continuons de mener avec les gens le prouvent encore davantage.

Car il faut au moins un parti qui se tienne sans compromis aux côtés de celles et ceux qui luttent au quotidien pour s’en sortir. Ceux qui n’arrivent plus à payer leur loyer, qui gagnent trop peu pour un travail difficile, ou qui n’ont presque pas de retraite après avoir travaillé dur toute leur vie. Un parti qui ne s’accommode pas de la pauvreté infantile ni de la pauvreté des personnes âgées. Qui affirme qu’une vie digne pour tous est possible. Et nous en sommes convaincus.

Il faut aussi un parti résolument opposé à la militarisation et à la course aux armements sans limite. On nous dit que les hôpitaux doivent devenir « aptes à la guerre ». L’armée organise des événements de recrutement dans les écoles et les universités. Le retour du service militaire est en préparation. Et soudain, les libéraux et conservateurs qui ont défendu pendant des années la sacro-sainte règle du « frein à l’endettement » sont prêts à y renoncer – mais uniquement pour les dépenses militaires. Nous, nous ne participerons pas à cela.

Et comme toujours, pendant la campagne, la question des familles n’a presque pas été évoquée. Pourtant il faut un parti qui se soucie sans compromis des familles – de toutes les familles. Un parti qui ne fasse pas de distinction entre les « bonnes » et les « mauvaises » familles. Un parti qui ne laisse pas les jeunes seuls face aux crises, mais les soutienne et les renforce. Un parti qui veuille garantir la meilleure éducation possible pour toutes et tous, gratuitement. C’est bien le minimum, non ?

Et il faut un parti féministe sans compromis, qui revendique l’égalité salariale et une répartition équitable du travail du soin et de l’éducation. Qui dise clairement : abrogation de l’article 2184 ! Un parti qui prenne la santé des femmes et des personnes queer au sérieux, qui connaisse les mots « endométriose » et « lipœdème », et qui protège toutes les femmes – y compris les femmes trans et les femmes réfugiées — contre les violences. Car attaquer l’une d’entre nous, c’est nous attaquer toutes.

Et enfin, il faut un parti qui dise sans compromis que l’économie est au service des humains, et non l’inverse. L’économie n’est pas une fin en soi. Le succès économique ne doit pas se faire au détriment des travailleurs et travailleuses, ni de l’environnement. Bas salaires, casse sociale, indifférence face à la crise climatique – tout ça pour que quelques uns deviennent toujours plus riches : nous n’accepterons jamais cela.

Et pour finir, et c’est vraiment le dernier point : nous vivons une époque où l’extrême droite gagne toujours plus de terrain. Dans certains sondages, l’AfD arrive déjà en tête. Et depuis des années, des gens dans ce pays subissent la violence des fachos : ils sont insultés, menacés, persécutés et agressés. Et maintenant, même les services de renseignement le reconnaissent : l’AfD est clairement d’extrême droite. Il était temps ! Mais c’est mieux que rien. Pourtant, encore trop de gens, trop de responsables politiques haussent les épaules et disent qu’il faut traiter l’AfD comme un parti comme les autres.

Non, bordel, non ! L’AfD est un parti d’extrême droite. Elle est un danger pour la démocratie, pour notre intégrité physique, pour nos vies. Quiconque banalise cela ouvre la voie aux fascistes. Il faut que cela soit compris une bonne fois pour toutes. L’interdiction de l’AfD est attendue depuis trop longtemps. Plus d’excuses : il faut interdire l’AfD, et tout de suite ! Et s’il y a bien un mot que je ne veux plus entendre, c’est celui-là : « désenchantement ». On prétend désenchanter l’AfD avec la même politique qui l’a rendue forte. C’est absurde.

Ce qu’il faut, c’est une bonne politique sociale, qui donne de la sécurité aux gens. Il faut des investissements, surtout pour les communes, pour éviter les fermetures d’hôpitaux, maintenir les bus en circulation, garder les maisons des jeunes ouvertes. Mais la nouvelle coalition ne fait rien de tout cela. Car la CDU, elle, organise des cadeaux fiscaux pour les ultra-riches. Le SPD organise surtout sa propre survie gouvernementale. Et l’AfD, elle, organise la haine. Mais nous, nous organisons l’espoir.

Et pour conclure, je ne m’adresse pas seulement à vous ici dans cette salle, mais aussi à toutes celles et ceux qui nous regardent peut-être par hasard. Parce que toi, tu es peut-être ouvrière, parent solo, universitaire, retraitée, queer, migrant, ou peut-être simplement une bonne femme hystérique qui ne ferme jamais sa gueule. Eh bien, tu es des nôtres ! Oui, toi !

C’est toi qu’on attendait. Regarde autour de toi : ces gens sont les tiens. Alors viens avec nous. Parce que nous sommes nombreux, et nous serons de plus en plus nombreux. Et donc, chères et chers camarades, je vous le dis une dernière fois : Die Linke, c’est nous, et nous ne faisons que commencer. Et Jan avait raison : cet applaudissement, c’est le vôtre, pour tout ce que vous avez accompli durant cette campagne, au-delà de vos limites. Cet applaudissement est pour vous. Merci. Merci pour tout ce que vous faites chaque jour pour nous. »


Ines Schwerdtner : « Schröder, Linnemann et Merz méprisent les nôtres, et c’est pourquoi nous méprisons leur politique »

« Certains d’entre nous n’atteignent jamais l’âge de la retraite. Ils comptent les années, ils comptent leurs points de retraite. Les pauvres meurent plus tôt. Mon père fait partie de ceux-là. Il n’a pas atteint la retraite. Mon oncle non plus, ni mon autre oncle, ni beaucoup d’autres. Parce que ceux qui sont broyés par le système sont les premiers à partir. Pour eux, la vie était une longue addition : combien de jours avant le début du mois ? Quand arrive la facture de chauffage ? Et si la machine à laver tombe en panne ?

Ce sont des gens comme mon père pour qui nous faisons de la politique. Et avec qui nous voulons faire de la politique. Quand Heidi dit qu’elle veut dépasser le capitalisme, ce n’est pas une phrase en l’air. Cela signifie s’attaquer à un ordre économique qui opprime les gens. Cela signifie leur redonner de la dignité et de la santé.Voilà le cœur ardent de notre engagement politique, chères et chers camarades.

Nous avons énormément gagné pendant cette campagne. De la confiance, de la crédibilité, de la puissance d’action. Nous avons accompli ce qui semblait encore impossible il y a quelques mois. Mais notre chemin vers un parti de classe qui organise les luttes et les travailleur.ses ne fait que commencer. Nous avons rédigé cette motion stratégique sans même connaître les résultats des élections. Nous n’en avions aucune idée à ce moment-là. Ce qui est beau, c’est qu’elle reste juste malgré tout.

Et plus encore : avec cette élection anticipée insensée, la militarisation à marche forcée, les attaques contre nos droits et contre l’État social, il faut plus que jamais une organisation capable de riposter à cette folie. Nous sommes de retour – et ils n’ont qu’à bien se tenir. Tandis que d’autres s’adaptent totalement au « tournant historique5 », nous portons l’internationalisme et la solidarité. Là où d’autres frappent vers le bas, nous protégeons celles et ceux qui fuient la guerre ou ont besoin d’aide. Jamais seuls, toujours ensemble !

Avec ce congrès, nous nous engageons à devenir le parti dont nous avons besoin : un parti qui organise, un parti capable de mener campagne, un parti avec une vision claire, un parti qui soit comme une université pour toutes et tous. Un parti qui nous forme. Un parti dans lequel les travailleuses, les travailleurs, les pauvres trouvent leur place. Où les camarades expérimentées puissent transmettre la richesse de leur savoir. Un parti dans lequel les nombreux jeunes qui nous ont rejoints puissent construire une perspective vers une autre société, une société solidaire.

Nous sommes le lieu de l’espoir.

Et, chères et chers camarades, ce qui me tient à cœur ces jours-ci, c’est que nous développions une nouvelle culture de parti. Vous le savez, je parle toujours de « gentillesse révolutionnaire », et je le pense sincèrement.

Nous nous critiquons durement les uns les autres. Nous allons aussi, dans cette motion d’orientation, nous battre pour des positions que nous considérons non seulement comme centrales et importantes, et peut-être même comme constitutives de notre identité commune ici. Mais nous ne devons jamais faire d’un camarade un exemple à abattre, quand il s’agit en réalité d’un désaccord de fond ou de programme.

C’est pourquoi cette motion dit aussi : nous devons établir des processus de décision collectifs, clairs et contraignants, en particulier lorsque des divergences apparaissent entre les niveaux fédéraux et régionaux. C’est notre responsabilité commune d’être une organisation qui apprend. Cette autre culture, nous voulons l’inscrire dans cette motion. Il ne s’agit pas de ne plus faire d’erreurs ni de cesser les débats. Il s’agit de construire une culture qui ne nous déchire pas. Car les attaques extérieures sont trop fortes. Et notre tâche est bien trop grande. Soyons donc solidaires les uns avec les autres. Car seule une organisation solidaire peut encore transmettre de manière crédible son combat pour une société solidaire. Je veux que nous soyons ce parti.

Mais cette société solidaire ne s’arrête pas aux frontières. En tant qu’internationalistes, nous luttons pour des conditions de travail justes dans le monde entier, pour un commerce équitable et pour une politique étrangère qui respecte le droit international sans appliquer de doubles standards. Nous nous engageons avec nos partis frères en Europe. Certains sont d’ailleurs avec nous aujourd’hui – bienvenue à vous. A warm welcome. Ensemble, nous nous battons pour une Europe démocratique, solidaire et sociale. Une Europe qui dépasse la politique autoritaire de militarisation de l’UE actuelle. Car pendant que les actions de Rheinmetall montent en flèche, les gens qui travaillent s’effondrent.

Des enfants sont actuellement affamés devant nos yeux à Gaza – volontairement. Nous sommes la résistance à cela. Contre les coupes budgétaires, contre l’armement, contre la guerre. Pas de deux poids deux mesures face aux criminels de guerre. Plus jamais la guerre, plus jamais le fascisme. C’est plus vrai que jamais, ici et maintenant, le 9 mai à Chemnitz.

Un bon ami à moi, Christian Baron, a écrit il y a quelques années le livre Ein Mann seiner Klasse6. Le père de Christian aurait eu besoin de ce parti. Mon père aussi. De manière similaire, l’écrivain français Édouard Louis a parlé des dirigeants politiques qui ont « tué » son père. Macron, Sarkozy – ils ne l’ont évidemment pas tué au sens propre. Mais leur politique l’a enfermé dans un monde fait d’alcool, de violence, de chômage et de honte. En Allemagne, ces responsables politiques s’appellent Gerhard Schröder, Carsten Linnemann et Friedrich Merz. Ils méprisent les nôtres – et c’est pourquoi nous méprisons leur politique.

Et je veux vous dire, chères camarades : ne nous faisons pas d’illusions. Cette semaine, la CDU nous a approchés pour la première fois7. Tout cela a été difficile pour nous. Difficile à croire, même. On ne savait pas qui, autour de la table, était le plus mal à l’aise. Mais ils sont venus parce qu’ils y étaient contraints, parce que nous sommes devenus trop forts pour être ignorés. Mais rien, absolument rien ne nous sera offert gratuitement. Nous le savons. Chaque avancée, même depuis l’opposition, il nous faudra la gagner.

Pas pour le plaisir du combat, mais parce que nous voulons – et devons – gagner des choses pour les nôtres. Nous sommes l’opposition sociale au Bundestag.

Alors, faisons de la politique avec ces incroyables 112 000 membres, pour les nôtres, pour leur vie, et pour leur dignité. Il est temps d’un vrai changement. Le nouveau gouvernement est celui du désespoir. Nous, en revanche, nous allons organiser l’espoir. Merci. »


  1. Jan van Aken est coprésident du parti avec Ines Schwerdtner. ↩︎
  2. La presse de Springer : il s’agit du groupe de médias conservateur Axel Springer, l’un des plus puissants d’Allemagne. Il possède notamment le tabloïd Bild, le journal Die Welt et d’autres titres réputés pour leur ligne éditoriale conservatrice, voire réactionnaire. ↩︎
  3. Le 6 mai 2025, Friedrich Merz n’a été élu chancelier qu’au second tour, faute d’avoir obtenu la majorité absolue au premier. C’est une première dans l’histoire de la République Fédérale d’Allemagne. ↩︎
  4. L’article 218 du Code pénal allemand considère l’avortement comme un délit. Bien qu’il soit néanmoins autorisé sous conditions, l’avortement n’est donc pas pris en charge par la Sécurité sociale en Allemagne. ↩︎
  5. Le « tournant historique » (Zeitenwende) fait ici référence au discours prononcé par le chancelier Olaf Scholz le 27 février 2022 devant le Bundestag, trois jours après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il y annonçait un changement radical de la politique allemande en matière de défense, marquant notamment une rupture avec le pacifisme d’après-guerre, ainsi qu’un programme d’investissements massifs dans l’armée. ↩︎
  6. « Un homme de sa classe ». ↩︎
  7. Après l’échec de Friedrich Merz lors du premier vote au Bundestag pour son élection comme chancelier le 6 mai 2025, l’organisation d’un second vote le jour même nécessitait une majorité des deux tiers afin de modifier l’ordre du jour. Refusant toute coopération avec l’AfD, la CDU et le SPD ont sollicité le soutien des Verts et de Die Linke pour atteindre cette majorité qualifiée. Cette démarche a marqué une rupture avec la résolution d’incompatibilité de 2018 de la CDU, qui excluait toute collaboration avec Die Linke. ↩︎

Image d’illustration : « Außerordentlicher Bundesparteitag der Partei Die Linke am 18. Januar 2025 in Berlin: Parteilogo », photographie du 17 janvier 2025 par Sandro Halank (CC BY-SA 4.0)

Image de Heidi Reichinnek : « Heidi Reichinnek, MdB auf der Fraktionsebene im Reichstagsgebäude. », photographie du 14 octobre 2021 par Jannis Hutt (CC BY 4.0)

Image de Ines Schwerdtner : « Außerordentlicher Bundesparteitag der Partei Die Linke am 18. Januar 2025 in Berlin: Ines Schwerdtner », photographie du 17 janvier 2025 par Sandro Halank (CC BY-SA 4.0)

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