ÉDITO. Guerre au Liban : Israël et ses complices


Par Manel D.

Suite aux attaques iraniennes sur le sol israélien, le président Joe Biden a déclaré « Les États-Unis soutiennent pleinement, pleinement, pleinement Israël ». Soutenue, l’armée israélienne continue donc de déployer ses blindés dans le sud du Liban, avec des ordres d’évacuation adressés aux habitant·es. Qui oserait sérieusement affirmer que les USA, soutien historique d’Israël, puissent aujourd’hui imposer une trêve, un cessez-le-feu et encore moins une solution politique à la guerre générale menée par Israël dans la région ?

Sous nos yeux, Israël et ses alliés organisent depuis plusieurs mois une énième guerre impérialiste au Moyen-Orient. Cette guerre est sans merci. Elle frappe les populations civiles qui vivent bombardements, déplacements forcés, famine et privation de soins. 41 495 Gazaoui·es ont été tué·es. Au Liban, plus de mille victimes en une semaine et un million de Libanais·es forcé·es à l’exil depuis l’agression militaire israélienne sur leur sol. Nul ne peut le contester désormais : il ne s’agit ni d’une guerre au Hezbollah ni au Hamas, mais d’une guerre impérialiste visant à asseoir la prédominance d’Israël (et du camp occidental) dans la région.

Sur le plan politique, l’élimination de Hassan Nasrallah et l’agression du Liban ont permis à Netanyahu de regagner en légitimité face à ses adversaires politiques. Il a par exemple réussi à élargir sa coalition en signant un accord avec Gideon Saar, dissident de son parti, le Likoud. Plus largement, les Israélien·nes semblent soutenir massivement cette guerre au Liban. D’après un sondage réalisé pour l’Institut israélien de la démocratie, 80% des Israéliens soutiendraient « l’offensive contre le Hezbollah » au Liban.

Face à l’horreur, l’ONU et le reste du monde, notamment l’Occident, semblent paralysés et impuissants. C’est pour cette raison que le ministre des Affaires étrangères israélien peut sereinement annoncer qu’il interdit à António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, d’entrer en Israël.

Ainsi ni les décisions de la CPI, ni les résolutions de l’ONU sur les appels au cessez-le-feu ne sont respectées par Israël. Pourquoi les livraisons d’armes à Israël ne sont-elles donc toujours pas suspendues par nos gouvernements ? Pourquoi les accords économiques entre l’Union Européenne et Israël sont-ils maintenus ? Pourquoi les mouvements de solidarité avec la Palestine sont-ils criminalisés partout dans le monde, y compris dans le monde arabe ?

L’hypocrisie est de mise. D’une main, ces gouvernements appellent au cessez-le-feu, de l’autre ils s’attellent à protéger leurs intérêts économiques et stratégiques. Face au nouveau bain de sang au Liban, ils doivent désormais assumer leur complicité criminelle.


Image d’illustration : « Benjamin Netanyahu, Prime Minister of Israel, addresses the general debate of the General Assembly’s seventieth session », photographie du 5 octobre 2015 par United Nations Photo (CC BY-NC-ND 2.0)


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