Construire les comités locaux du Nouveau Front populaire. L’exemple de Gentilly (94)


Par Marie Jay.

À l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale et de la tenue de nouvelles élections législatives, le Maire de Gentilly et les partis de gauche ont organisé, le mercredi suivant, un rassemblement devant l’Hôtel de Ville. Il s’est tenu en présence de la députée sortante Sophie Taillé-Polian, d’une représentante de la députée sortante Mathilde Panot, de nombreux autres élu·es ayant un lien avec la commune, de représentant.es d’associations et surtout, au total, de près de 300 Gentilléennes et Gentilléens.

A cette occasion a été constitué le Nouveau Front Populaire de Gentilly. L’objectif était de rassembler les militant·es des partis de gauche, associatifs et les citoyen·nes qui avaient envie de s’investir dans la campagne en réunissant nos forces.

Cette initiative était d’autant plus importante que Gentilly est partagée entre deux circonscriptions, la 10e et la 11e du Val-de-Marne, héritage du découpage orchestré par Charles Pasqua en 1986 pour affaiblir la gauche. Ce découpage arbitraire ne reflète pas la réalité vécue par les habitant·es, qui circulent dans la ville sans se préoccuper de ces divisions fictives. Il était donc important de pouvoir coordonner nos actions sans s’y limiter.

Pourtant au-delà de la situation particulière de Gentilly, nous avons pu constater l’efficacité et l’enthousiasme que permettait le fait de militer ensemble, sans se diviser le terrain par partis politiques.

Répondre au matraquage médiatique par la solidarité à gauche

Les médias, en particulier ceux contrôlés par Bolloré, mènent campagne pied à pied contre le Nouveau Front populaire. Ils cherchent à diviser, en distinguant la « bonne » et la « mauvaise » gauche, ciblant spécifiquement la France insoumise via des accusations d’antisémitisme.

Face à ces attaques, il est crucial d’avoir une attitude claire : nous ne nous allierons jamais avec un quelconque mouvement antisémite, et combattons fermement toutes formes de racisme. La France insoumise ne défend pas de mesures antisémites, ses responsables n’ont pas à ce jour tenu des propos qualifiés comme tels par la justice. Alors que le Rassemblement national se fait désormais le pourfendeur de l’antisémitisme, les accusations visant la gauche jouent bien le rôle d’une manipulation de l’opinion publique.

Aussi, il est d’autant plus important de preuve de solidarité à gauche et de la démontrer localement par nos actions communes : ne pas laisser d’espace, ne pas se laisser diviser sur de faux prétextes.

La nécessité d’une irruption populaire

Par ailleurs, la NUPES a rapidement éclaté parce qu’elle était vulnérable aux manœuvres des chefs de partis, chacun cherchant à s’imposer ou à imposer son parti politique. Les dissensions, notamment sur le conflit israélo-palestinien et la tentation de se compter aux élections européennes, ont mis en lumière cette fragilité.

Il s’agit désormais d’apprendre de ces erreurs en maintenant les responsables politiques sous la pression populaire. Comme l’ont montré les élections législatives de 2022 et 2024, c’est cette pression, c’est cette irruption des électeurs et des populations de gauche, qui poussent les partis à s’unir.

Constituer des comités locaux du Nouveau Front populaire, c’est permettre aussi de maintenir à la fois cette union et cette action commune, pour préparer l’avenir, qu’il s’agisse de résistance face à l’extrême-droite, de donner toute leur place aux populations sous un gouvernement de gauche, ou de lutter contre le macronisme, en recourant à tous les moyens d’action possibles.


Image d’illustration : Lancement du Nouveau Front populaire à Gentilly, photographie issue de la page Facebook du maire de Gentilly


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