Un criminel et un complice


Par Patrick Le Hyaric.

Cet article du 1er juin 2024 est extrait de la lettre hebdomadaire de Patrick Le Hyaric. Cliquez ici pour lire la lettre de la semaine et ici pour vous y abonner.

Netanyahou bombarde, affame, tue, vole des maisons et des terres en toute impunité. Ses missiles sont sciemment jetés sur des camps de déplacés palestiniens à Gaza. Il viole concrètement les décisions de la plus haute juridiction du monde qui a intimé l’ordre de ne pas bombarder Rafah : la Cour internationale de justice.

Alors que les arrêts de cette dernière sont contraignants et doivent donc être respectés, le premier criminel du pouvoir israélien n’a pas hésité à larguer 8 missiles sur le camp de Baraksat. Les flammes ainsi libérées ont dévoré les tentes, les plastiques et les chairs d’êtres humains. D’êtres humains. Oui ! N’en déplaisent aux complices pour qui, un mort n’en vaut pas un autre. Les restes de vies jonchaient le sol sans que cela ne perturbe la conscience des faiseurs de mots pour cacher les maux.

Macron s’est dit « indigné ». La belle affaire. Un mot, des mots sans effet, pour camoufler le crime. Un mot boiteux, vide, sans acte. Mieux, avec ses comparses, il juge que le temps n’est pas venu de reconnaître un État pour les Palestiniens. Il attend « le moment utile ». Utile pour qui ? Pour laisser le temps au crime génocidaire de se perpétrer ? Cet homme fait honte à la France quand plus de 170 nations ont reconnu la Palestine.

Honte à lui. Il ne sait pas ce qu’est le service militaire, mais il est prêt à expédier des troupes au sol en Ukraine et s’est fait le porte-parole de l’OTAN décidant de bombarder en territoire russe. Irresponsable et arc-bouté pour défendre le « deux poids –deux mesures ». Il est le complice du pire.

La reconnaissance de la Palestine, Gaza et le respect du droit international sont évidemment partie intégrante du travail du Parlement européen, et par voie de conséquence de la campagne des élections européennes. La paix en Ukraine comme à Gaza concerne un grand parlement comme le Parlement européen.

J’y ai déposé des dizaines de résolutions en faveur de l’État Palestinien, contre la décolonisation et pour la libération des prisonniers politiques. Membre de la délégation spéciale chargé des liens entre le Parlement et la Palestine, je me suis déplacé plusieurs fois à Gaza pour vérifier l’utilisation des crédits européens aux populations, aux camps de réfugiés et à l’Urnwa. J’ai été dix ans membre du parlement euro-méditerranéen qui est un lieu de dialogue et de construction de solutions. J’y siégeais aux côtés d’une délégation d’élus palestiniens et d’élus israéliens et des représentants de tous les pays du pourtour méditerranéen.

Enfin, l’accord d’association Union Européenne-Israël est, chaque jour, bafoué. Le Parlement européen élu le 9 juin devra à nouveau se saisir de cet enjeu et proposer de rompre cet accord tant que l’État d’Israël ne respectera pas le droit international. Oui, le sort de Gaza, des Palestiniens et des Israéliens concerne tout citoyen où qu’il vive dans le monde.


Image d’illustration : « French President Emmanuel Macron Meets Prime Minister Benjamin Netanyahu », photographie du 22 janvier 2020 par Israel Ministry of Foreign Defence (CC BY-NC 2.0)


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