Par Marie Jay.
Lundi, le procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) a demandé un mandat d’arrêt contre le président israélien Benjamin Netanyahu, ainsi que contre trois dirigeants du Hamas, marquant un tournant historique dans le conflit colonial en Israël et Palestine.
Accusés de potentiels crimes de guerre et crimes contre l’humanité suite aux attaques sanglantes du 7 octobre par le Hamas, puis au massacre organisé contre Gaza, Benjamin Netanyahu et ces trois responsables du Hamas se retrouvent face à leurs actes. Une leçon pour ceux qui se sont laissés embarqués dans la tempête médiatique et idéologique sans discernement de ces derniers mois.
En effet depuis le 7 octobre, la polarisation du débat public a atteint des sommets. La présidente de l’Assemblée nationale, ainsi que le camp présidentiel, ont affirmé leur soutien inconditionnel à l’État d’Israël, au nom de la légitimité de la défense nationale face aux atrocités commises par le Hamas. Un temps, il fut même envisagé par Emmanuel Macron d’engager la France dans une intervention militaire sur le terrain, comme cela avait été le cas avec la coalition internationale contre l’État islamique, quelques années auparavant.
Aussitôt, la quasi-totalité des médias se sont empressés de suivre cette ligne, et d’imposer les termes du débat. Chaque dirigeant.e politique ou associatif de gauche attaché·e à la libre détermination des peuples s’est vu·e soupçonné·e d’ambiguïtés complices. Les rares dirigeant.es politiques qui n’ont pas crié avec les loups, qui ont refusé d’affirmer un soutien inconditionnel et de fermer les yeux sur le massacre à Gaza, ont été violemment attaqué·es, y compris par d’autres partis de gauche.
Avec cette demande de mandat d’arrêt, la Cour pénale internationale nous rappelle que l’Histoire ne s’écrit ni sur le temps court, ni par les médias. C’est pourquoi le courage en politique paie toujours : si les partisan·es de la paix et de la justice ont été repeints comme de dangereux extrémistes à un instant T, ils apparaîtront, dans la mémoire des peuples, comme les seul·es dirigeant·es clair·es et fiables dès la première heure.
Image d’illustration : « Cour pénale internationale, La Haye » le 27 août 2016, par OSeveno (CC BY-SA 4.0)