Par Hugo P.
L’Assemblée Nationale, où LR et LREM sont majoritaires, et le Sénat, où LR est majoritaire, viennent de parvenir à un accord, en Commission Mixte Paritaire (CMP) sur le projet de loi Immigration.
C’est donc la version la plus radicale, chauvine, anti-sociale du projet de loi que les deux principaux partis de la bourgeoisie ont établi. Le Rassemblement National de Marine Le Pen a d’ores et déjà annoncé qu’il soutiendrait le projet, saluant une « victoire idéologique ». La fusion du centre, de la droite et de son extrême, initiée lors de la manifestation Braun-Pivet/Larcher/Le Pen du 12 novembre est à présent entièrement réalisée, sur la base d’une réforme dont on sait déjà qu’elle ensanglantera notre pays et causera d’infinies souffrances à celles et ceux qu’elle vise.
Ceux qui rêvaient d’une solution négociée, conciliante entre la gauche et la droite en sont pour leurs frais. Il n’y a plus de « centre » désormais, de « en même temps », de bourgeoisie progressiste soucieuse de maintenir à flot les promesses universalistes de la Constitution.
Deux camps irréconciliables se font face : celui du prolétariat, qui est représenté par les partis élus au nom du programme de la NUPES à l’Assemblée Nationale, et celui de la bourgeoisie autoritaire et chauvine, où se regroupent désormais les seconds couteaux de LREM, de LR et du RN. Affaiblir l’un, c’est renforcer l’autre ; s’éloigner de l’un, c’est se rapprocher de l’autre ; fracturer l’un, c’est offrir à l’autre de meilleures chances de victoire. Il n’y a plus de place, en France, en 2023, pour la confusion ou pour les confusionnistes.
Image d’illustration : Le Palais Bourbon, par Jacky Delville (CC BY-SA 4.0)
